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» Il y a un autre point où il semble que l’esprit d’observation ait fait défaut au Commercial. « Un morceau — dit-il — d’un des jupons de l’infortunée jeune fille, de deux pieds de long et d’un pied de large, avait été arraché, serré autour de son cou et noué derrière sa tête, probablement pour empêcher ses cris. Cela a été fait par des drôles qui n’avaient pas même un mouchoir de poche. » Cette idée est fondée ou ne l’est pas, c’est ce que nous essayerons plus tard d’examiner ; mais, par ces mots : des drôles qui n’ont pas un mouchoir de poche, l’éditeur veut désigner la classe de brigands la plus vile. Cependant, ceux-là sont justement l’espèce de gens qui ont toujours des mouchoirs, même quand ils manquent de chemise. Vous avez eu occasion d’observer combien, depuis ces dernières années, le mouchoir de poche est devenu indispensable pour le parfait coquin.

— Et que devons-nous penser — demandai-je — de l’article du Soleil ?

— Que c’est grand dommage que son rédacteur ne soit pas né perroquet, auquel cas il eût été le plus illustre perroquet de sa race. Il a simplement répété des fragments des opinions individuelles déjà exprimées, qu’il a ramassés, avec une louable industrie, dans tel ou tel autre journal. « Les objets — dit-il sont évidemment restés là pendant trois ou quatre semaines au moins, et l’on ne peut pas douter que le théâtre de cet effroyable crime n’ait été enfin découvert. » Les faits énoncés ici de nouveau par le Soleil ne suffi-