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ment. Je retombai en frissonnant sur le lit de repos d’où j’avais été arraché si soudainement, et je m’abandonnai de nouveau à mes rêves, à mes contemplations passionnées de Ligeia.

Une heure s’écoula ainsi, quand — était-ce, grand Dieu ! possible ? — j’eus de nouveau la perception d’un bruit vague qui partait de la région du lit. J’écoutai, au comble de l’horreur. Le son se fit entendre de nouveau, c’était un soupir. Je me précipitai vers le corps, je vis, — je vis distinctement un tremblement sur les lèvres. Une minute après, elles se relâchaient, découvrant une ligne brillante de dents de nacre. La stupéfaction lutta alors dans mon esprit avec la profonde terreur qui jusque-là l’avait dominé. Je sentis que ma vue s’obscurcissait, que ma raison s’enfuyait ; et ce ne fut que par un violent effort que je trouvai à la longue le courage de me roidir à la tâche que le devoir m’imposait de nouveau. Il y avait maintenant une carnation imparfaite sur le front, la joue et la gorge ; une chaleur sensible pénétrait tout le corps ; et même une légère pulsation remuait imperceptiblement la région du cœur.

Ma femme vivait ; et, avec un redoublement d’ardeur, je me mis en devoir de la ressusciter. Je frictionnai et je bassinai les tempes et les mains, et j’usai de tous les procédés que l’expérience et de nombreuses lectures médicales pouvaient me suggérer. Mais ce fut en vain. Soudainement, la couleur disparut, la pulsation cessa, l’expression de mort revint aux lèvres, et,