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sible, — quoique j’eusse tenté de mettre chaque membre de la société en rapport magnétique avec lui. Je crois que j’ai maintenant relaté tout ce qui est nécessaire pour faire comprendre l’état du somnambule dans cette période. Nous nous procurâmes d’autres infirmiers, et, à dix heures, je sortis de la maison, en compagnie des deux médecins et de M. L…

Dans l’après midi, nous revînmes tous voir le patient. Son état absolument le même. Nous eûmes alors une discussion sur l’opportunité et la possibilité de l’éveiller ; mais nous fûmes bientôt d’accord en ceci qu’il n’en pouvait résulter aucune utilité. Il était évident que jusque-là, la mort, ou ce que l’on définit habituellement par le mot mort, avait été arrêtée par l’opération magnétique. Il nous semblait clair à tous qu’éveiller M. Valdemar, c’eût été simplement assurer sa minute suprême, ou au moins accélérer sa désorganisation.

Depuis lors jusqu’à la fin de la semaine dernière, — un intervalle de sept mois à peu près, — nous nous réunîmes journellement dans la maison de M. Valdemar, accompagnés de médecins et d’autres amis. Pendant tout ce temps, le somnambule resta exactement tel que je l’ai décrit. La surveillance des infirmiers était continuelle.

Ce fut vendredi dernier que nous résolûmes finalement de faire l’expérience du réveil, ou du moins d’essayer de l’éveiller ; et c’est le résultat, déplorable peut-être, de cette dernière tentative, qui a donné nais-