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sous de moi et celui de ma planète natale. Cette dernière était donc au-dessus de ma tête et complètement cachée par le ballon, tandis que la lune, — la lune elle-même dans toute sa gloire, — s’étendait au-dessous de moi ; — je l’avais sous mes pieds !

L’étonnement et la stupeur produits dans mon esprit par cet extraordinaire changement dans la situation des choses étaient peut-être, après tout, ce qu’il y avait de plus étonnant et de moins explicable dans mon aventure. Car ce bouleversement, en lui-même, était non-seulement naturel et inévitable, mais depuis longtemps même je l’avais positivement prévu comme une circonstance toute simple, comme une conséquence qui devait se produire quand j’arriverais au point exact de mon parcours où l’attraction de la planète serait remplacée par l’attraction du satellite, — ou, en termes plus précis, quand la gravitation du ballon vers la terre serait moins puissante que sa gravitation vers la lune.

Il est vrai que je sortais d’un profond sommeil, que tous mes sens étaient encore brouillés, quand je me trouvai soudainement en face d’un phénomène des plus surprenants, — d’un phénomène que j’attendais, mais que je n’attendais pas en ce moment.

La révolution elle-même devait avoir eu lieu naturellement, de la façon la plus douce et la plus graduée, et il n’est pas le moins du monde certain que, lors même que j’eusse été éveillé au moment où elle s’opéra, j’eusse eu la conscience du sens dessus dessous, —