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dans le diamètre apparent de la terre, sans parler d’une altération positive dans sa couleur et son aspect général. Toute la surface visible participait alors, à différents degrés, de la teinte jaune pâle, et dans certaines parties elle avait revêtu un éclat presque douloureux pour l’œil. Ma vue était singulièrement gênée par la densité de l’atmosphère et les amas de nuages qui avoisinaient cette surface ; c’est à peine si entre ces masses je pouvais de temps à autre apercevoir la planète. Depuis les dernières quarante-huit heures, ma vue avait été plus ou moins empêchée par ces obstacles ; mais mon élévation actuelle, qui était excessive, rapprochait et confondait ces masses flottantes de vapeur, et l’inconvénient devenait de plus en plus sensible à mesure que je montais. Néanmoins, je percevais facilement que le ballon planait maintenant au-dessus du groupe des grands lacs du Nord-Amérique et courait droit vers le sud, ce qui devait m’amener bientôt vers les tropiques.

Cette circonstance ne manqua pas de me causer la plus sensible satisfaction, et je la saluai comme un heureux présage de mon succès final. En réalité, la direction que j’avais prise jusqu’alors m’avait rempli d’inquiétude ; car il était évident que, si je l’avais suivie longtemps encore, je n’aurais jamais pu arriver à la lune, dont l’orbite n’est inclinée sur l’écliptique que d’un petit angle de 5 degrés 8 minutes 48 secondes. Quelque étrange que cela puisse paraître, ce ne fut qu’à cette période tardive que je commençai à com-