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J’accomplis cette manœuvre avant de fermer l’ouverture de la chambre, et non sans quelque difficulté, car il me fallut, pour atteindre le dessous de la nacelle, me servir d’une des perches dont j’ai parlé, à laquelle était fixé un crochet. Aussitôt que l’air condensé eut pénétré dans la chambre, le cerceau et les perches devinrent inutiles : l’expansion de l’atmosphère incluse distendit puissamment le caoutchouc.

Quand j’eus fini tous ces arrangements et rempli la chambre d’air condensé, il était neuf heures moins dix. Pendant tout le temps qu’avaient duré ces opérations, j’avais horriblement souffert de la difficulté de respiration, et je me repentais amèrement de la négligence ou plutôt de l’incroyable imprudence dont je m’étais rendu coupable en remettant au dernier moment une affaire d’une si haute importance.

Mais enfin, lorsque j’eus fini, je commençai à recueillir, et promptement, les bénéfices de mon invention. Je respirai de nouveau avec une aisance et une liberté parfaites ; et vraiment, pourquoi n’en eût-il pas été ainsi ? Je fus aussi très-agréablement surpris de me trouver en grande partie soulagé des vives douleurs qui m’avaient affligé jusqu’alors. Un léger mal de tête accompagné d’une sensation de plénitude ou de distension dans les poignets, les chevilles et la gorge, était à peu près tout ce dont j’avais à me plaindre maintenant. Ainsi, il était positif qu’une grande partie du malaise provenant de la disparition de la pression atmosphérique s’était absolument évanouie, et que pres-