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diamètre, avec un rebord de cuivre façonné intérieurement pour s’adapter à la spirale d’une vis. Dans ce rebord se vissait le large tube du condensateur, le corps de la machine étant naturellement placé dans la chambre de caoutchouc. En faisant le vide dans le corps de la machine, on attirait dans ce tube une masse d’atmosphère ambiante raréfiée, qui de là était déversée à l’état condensé et mêlée à l’air subtil déjà contenu dans la chambre. Cette opération, répétée plusieurs fois, remplissait à la longue la chambre d’une atmosphère suffisant aux besoins de la respiration. Mais, dans un espace aussi étroit que celui-ci, elle devait nécessairement, au bout d’un temps très-court, se vicier et devenir impropre à la vie par son contact répété avec les poumons. Elle était alors rejetée par une petite soupape placée au fond de la nacelle, l’air dense se précipitant promptement dans l’atmosphère raréfiée. Pour éviter à un certain moment l’inconvénient d’un vide total dans la chambre, cette purification ne devait jamais être effectuée en une seule fois, mais graduellement, la soupape n’étant ouverte que pour quelques secondes, puis refermée, jusqu’à ce qu’un ou deux coups de pompe du condensateur eussent fourni de quoi remplacer l’atmosphère expulsée. Par amour des expériences, j’avais placé la chatte et ses petits chats dans un petit panier, et les avais suspendus en dehors de la nacelle par un bouton placé près du fond, tout auprès de la soupape, à travers laquelle je pouvais leur faire passer de la nourriture quand besoin était.