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en haut et en bas, aussi bien qu’à droite et à gauche, et donner à l’aéronaute la faculté de transporter la résistance de l’air, qu’il devait, dans une position inclinée, créer sur son passage, du côté sur lequel il désirait agir, déterminant ainsi pour le ballon la direction opposée.

Ce modèle (que, faute de temps, nous avons nécessairement décrit d’une manière imparfaite) fut mis en mouvement dans l’Adelaide-Gallery, où il donna une vélocité de cinq milles à l’heure ; et, chose étrange à dire, il n’excita qu’un mince intérêt en comparaison de la précédente machine compliquée de M. Henson, — tant le monde est décidé à mépriser toute chose qui se présente avec un air de simplicité ! Pour accomplir le grand desideratum de la navigation aérienne, on supposait généralement l’application singulièrement compliquée de quelque principe extraordinairement profond de dynamique.

Toutefois, M. Mason était tellement satisfait du récent succès de son invention, qu’il résolut de construire immédiatement, s’il était possible, un ballon d’une capacité suffisante pour vérifier le problème par un voyage de quelque étendue ; — son projet primitif était de traverser la Manche comme il avait déjà fait avec le ballon le Nassau. Pour favoriser ses vues, il sollicita et obtint le patronage de sir Everard Bringhurst et de M. Osborne, deux gentlemen bien connus par leurs lumières scientifiques et spécialement pour l’intérêt qu’ils ont manifesté pour les progrès de l’aérostation. Le projet, selon le désir de M. Osborne,