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amorti l’intérêt du public relativement à la navigation aérienne. Le plan de M. Henson (qui fut d’abord considéré comme très-praticable, même par les hommes de science), était fondé sur le principe d’un plan incliné, lancé d’une hauteur par une force intrinsèque créée et continuée par la rotation de palettes semblables, en forme et en nombre, aux ailes d’un moulin à vent. Mais, dans toutes les expériences qui furent faites avec des modèles à l’Adelaide-Gallery, il se trouva que l’opération de ces ailes, non-seulement ne faisait pas avancer la machine, mais empêchait positivement son vol.

La seule force propulsive qu’elle ait jamais montrée fut le simple mouvement acquis par la descente du plan incliné ; et ce mouvement portait la machine plus loin quand les palettes étaient au repos que quand elles fonctionnaient, — fait qui démontrait suffisamment leur inutilité ; et, en l’absence du propulseur, qui lui servait en même temps d’appui, toute la machine devait nécessairement descendre vers le sol. Cette considération induisit sir George Cayley à ajuster un propulseur à une machine qui aurait en elle-même la force de se soutenir, — en un mot, à un ballon. L’idée, néanmoins, n’était nouvelle ou originale, chez sir Georges, qu’en ce qui regardait le mode d’application pratique. Il exhiba un modèle de son invention à l’Institution polytechnique. La force motrice, ou principe propulseur, était, ici encore, attribuée à des surfaces non continues ou ailes tournantes. Ces ailes étaient au nombre de quatre ; mais il se trouva qu’elles