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grande variété : monnaies française, espagnole et allemande, quelques guinées anglaises, et quelques jetons dont nous n’avions jamais vu aucun modèle. Il y avait plusieurs pièces de monnaie, très-grandes et très-lourdes, mais si usées, qu’il nous fut impossible de déchiffrer les inscriptions. Aucune monnaie américaine. Quant à l’estimation des bijoux, ce fut une affaire un peu plus difficile. Nous trouvâmes des diamants, dont quelques-uns très beaux et d’une grosseur singulière, — en tout, cent dix, dont pas un n’était petit ; dix-huit rubis d’un éclat remarquable ; trois cent dix émeraudes, toutes très-belles ; vingt et un saphirs et une opale. Toutes ces pierres avaient été arrachées de leurs montures et jetées pêle-mêle dans le coffre. Quant aux montures elles-mêmes, dont nous fîmes une catégorie distincte de l’autre or, elles paraissaient avoir été broyées à coups de marteau comme pour rendre toute reconnaissance impossible. Outre tout cela, il y avait une énorme quantité d’ornements en or massif ; — près de deux cents bagues ou boucles d’oreilles massives ; de belles chaînes, au nombre de trente, si j’ai bonne mémoire ; quatre-vingt-trois crucifix très-grands et très-lourds ; cinq encensoirs d’or d’un grand prix ; un gigantesque bol à punch en or, orné de feuilles de vigne et de figures de bacchantes largement ciselées ; deux poignées d’épées merveilleusement travaillées, et une foule d’autres articles plus petits et dont j’ai perdu le souvenir. Le poids de toutes ces valeurs dépassait 350 livres ; et dans cette estimation j’ai omis cent