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créer en nous dans tous nos efforts pour saisir le grand principe de l’Attraction.

Mais maintenant, avec de telles idées, avec une telle vision, franchement acceptée, de la merveilleuse complexité de l’Attraction, que toute personne, capable de réfléchir sur de pareilles matières, s’applique à imaginer un principe adaptable aux phénomènes observés, — ou la condition qui leur a donné naissance.

Une si évidente fraternité des atomes n’indique-t-elle pas une extraction commune ? Une sympathie si victorieuse, si indestructible, si absolument indépendante, ne suggère-t-elle pas l’idée d’une source, d’une paternité commune ? Un extrême ne pousse-t-il pas la raison vers l’extrême son contraire ? L’infini dans la division ne se rapporte-t-il pas à l’absolu dans l’individualité ? Le superlatif de la complexité ne fait-il pas deviner la perfection dans la simplicité ? Je veux dire, non pas seulement que les atomes, comme nous les voyons, sont divisés ou qu’ils sont complexes dans leurs rapports, mais surtout qu’ils sont inconcevablement divisés et inexprimablement