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rité fort difficile de concilier toutes ces conditions ; — nous ne pouvons même pas comprendre la possibilité de cette conciliation ; — néanmoins cette impossibilité apparente est féconde en suggestions brillantes.

Que cette répulsion existe positivement, nous le voyons. L’homme n’emploie et ne connaît aucune force suffisante pour fondre deux atomes en un. Je n’avance ici que la thèse bien reconnue de l’impénétrabilité de la matière. Toute l’Expérience la prouve, — toute la Philosophie l’admet. J’ai essayé de démontrer le but de la répulsion et la nécessité de son existence ; mais je me suis religieusement abstenu de toute tentative pour en pénétrer la nature ; et cela, à cause d’une conviction intuitive qui me dit que le principe en question est strictement spirituel, — gît dans une profondeur impénétrable à notre intelligence présente, — est impliqué dans une considération relative à ce qui maintenant, dans notre condition humaine, ne peut être l’objet d’aucun examen, — dans une considération de l’Esprit en lui-même. Je sens, en un