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la Volonté Divine, agissant à l’émission de chaque atome, dans le but d’effectuer en chacun une transformation de sa nature essentielle ; — et nous devons d’autant plus repousser une idée aussi fantastique, que l’objet en vue peut parfaitement bien être atteint sans une aussi minutieuse et laborieuse intervention. Nous comprenons donc, avant tout, qu’il eût été surérogatoire, et conséquemment anti-philosophique, d’attribuer aux atomes, en vue de leurs destinations respectives, autre chose qu’une différence de forme au moment de leur dispersion, et postérieurement une inégalité particulière de distance, — toutes les autres différences naissant ensemble des premières, dès les premiers pas que la masse a faits vers sa constitution. Nous établissons donc l’Univers sur une base purement géométrique. Il va sans dire qu’il n’est pas du tout nécessaire de supposer une absolue différence, même de forme, entre tous les atomes irradiés ; — nous nous contentons de supposer une inégalité générale de distance de l’un à l’autre. Nous sommes tenus simplement d’admettre qu’il n’y a pas d’atomes voisins de