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Sa première lecture, qui fut aussi la seule qu’il donna à cette époque, eut lieu à la Society Library, à New-York, le 9 février, et avait pour sujet la Cosmogonie Universelle ; elle fut écoutée par un auditoire éminemment intellectuel, et occupa environ deux heures et demie. C’était ce qu’il publia plus tard sous ce titre : Eureka, poëme en prose.

Il avait employé dans la composition de cet ouvrage ses plus subtiles et ses plus hautes facultés, dans leur plus parfait développement. Commençant par nier que les arcanes de l’univers puissent être explorés par la pure induction, mais armant son imagination des divers résultats de la science, il entra avec une hardiesse imperturbée, — quoique sans aucun autre guide que l’instinct divin, que ce sens de beauté où notre grand Edwards prétend retrouver l’épanouissement de toute vérité, — dans l’océan de la spéculation, et il y bâtit, avec les lois