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à nous complaire dans cette espérance, que les phénomènes progressifs que nous avons osé contempler seront renouvelés encore, encore, et éternellement ; qu’un nouvel Univers fera explosion dans l’existence, et s’abîmera à son tour dans le non-être, à chaque soupir du Cœur de la Divinité.

Et maintenant, ce Cœur Divin, — quel est-il ? C’est notre propre cœur.

Que l’irrévérence apparente de cette idée n’effarouche pas nos âmes et ne les détourne pas du froid exercice de la conscience, — de cette profonde tranquillité dans l’analyse de soi-même, — par lesquels seulement nous pouvons espérer d’arriver jusqu’à la plus sublime des vérités, et la contempler à loisir, face à face.

Les phénomènes dont dépendent, à partir de ce point, nos conclusions, sont des ombres purement spirituelles, mais qui n’en sont pas moins entièrement substantielles.

Nous marchons, à travers les destinées de notre existence mondaine, environnés de Souvenirs, obscurcis mais toujours présents, d’une Destinée plus