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ment, ou que nous supposons observés actuellement, ne sont pas en réalité des progrès actuels, mais les fantômes des progrès accomplis dans un passé déjà lointain ; — ce qui est un raisonnement absolument semblable à celui que j’ai affirmé relativement à tous les progrès tendant à la constitution des autres masses.

À ceci je réponds que la condition actuellement observée des corps condensés n’est pas non plus leur condition actuelle, mais une déjà obtenue dans le passé ; de sorte que mon argument tiré de la condition relative des étoiles et des nébuleuses n’est en aucune manière infirmé. En outre, ceux qui affirment l’existence des nébuleuses ne placent pas la nébulosité à une extrême distance ; ils déclarent que c’est une nébulosité réelle et non pas perspective. Si nous concevons qu’une masse nébuleuse puisse être, en quelque façon, visible, nous devons la concevoir comme placée très-près de nous, en comparaison des étoiles solidifiées que les télescopes modernes présentent à notre vue. Affirmer que les apparences en question sont de réelles nébuleuses,