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faut. Mais même en admettant un orbe central non lumineux, comment s’y serait-il pris pour expliquer cette invisibilité rendue visible par une incalculable multitude de glorieux soleils rayonnant dans toutes les directions autour de lui ? Sans doute il s’en tenait finalement à admettre un centre de gravité commun à tous les globes évolutionnants. — Mais ici encore l’analogie devait lui faire défaut.

Notre système, il est vrai, opère sa révolution autour d’un centre commun de gravité, mais cette révolution n’est que la conséquence de sa relation avec un soleil matériel dont la masse contrebalance et au delà le reste du système. Le cercle mathématique est une courbe composée d’une infinité de lignes droites ; mais cette idée du cercle — idée que, par rapport à la géométrie terrestre, nous ne considérons que comme une pure idée mathématique en contradiction avec l’idée pratique — est en réalité la seule conception pratique que nous soyons en droit de nous faire par rapport à ces cercles gigantesques auxquels nous avons affaire, au moins en imagination, quand nous supposons notre système avec