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nos lumières actuelles, les grands perfectionnements de nos télescopes, et le reste, nous éprouvons naturellement quelque difficulté à saisir sur quel fondement repose une pareille idée. Le premier qui la propagea fut un certain Mudler[1]. Il fut amené, sans doute, à cette singulière hypothèse par une pure analogie qui se présenta à lui dans le premier cas observé ; mais au moins aurait-il dû poursuivre cette analogie dans ses développements. Elle lui suggérait, de fait, un grand orbe central ; jusque-là Mudler était logique. Cet orbe central, toutefois, devait être dynamiquement plus grand que tous les orbes qui l’environnaient pris ensemble. Mudler pouvait alors se poser cette question : — « Pourquoi ne le voyons-nous pas ? » nous, en particulier, qui occupons la région moyenne du groupe, l’endroit même le plus rapproché de cet inconcevable soleil central. Peut-être, à ce point de son argumentation, l’astronome s’est-il réfugié dans la supposition que cet orbe pourrait bien n’être pas lumineux ; et ici l’analogie lui faisait soudainement dé-

  1. Madler. Poe a exposé et réfuté plus au long le système de cet astronome dans son Eureka