4 avril. — Le nouveau gaz fait merveille avec les derniers perfectionnements apportés à la gutta-percha. Quelle sûreté, quelle commodité, quel facile maniement, quels avantages de toutes sortes offrent nos ballons modernes ! En voilà un immense qui s’approche de nous avec une vitesse d’au moins 150 milles à l’heure. Il semble bondé de monde — il y a peut-être bien trois ou quatre cents passagers — et cependant il plane à une hauteur de près d’un mille, nous regardant ; nous pauvres diables, au dessous de lui, avec un souverain mépris. Mais cent ou même deux cents milles à l’heure, c’est là, après tout, une médiocre vitesse. Vous rappelez-vous comme nous volions sur le chemin de fer qui traverse le continent du Canada ? — Trois cents milles pleins à l’heure. Voilà qui s’appelait voyager. Il est vrai qu’on ne pouvait rien voir — il ne restait qu’à folâtrer, à festoyer et à danser dans les magnifiques salons. Vous souvenez-vous de la singulière sensation que l’on éprouvait, quand, par hasard, on saisissait une lueur des objets extérieurs, pendant que les voitures poursuivaient leur vol effréné ? Tous les objets