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adresser au cutter quelques questions, et nous apprîmes, entre autres glorieuses nouvelles, que la guerre civile sévit en Afrique, tandis que la peste travaille admirablement tant en Europe qu’en Ayesher. N’est-il pas vraiment remarquable qu’avant les merveilleuses lumières versées par l’Humanité sur la philosophie, le monde ait été habitué à considérer la guerre et la peste comme des calamités ? Savez-vous qu’on adressait des prières dans les anciens temples dans le but d’écarter ces maux (!) de l’humanité ? N’est-il pas vraiment difficile de s’imaginer quel principe d’intérêt dirigeait nos ancêtres dans leur conduite ? Étaient-ils donc assez aveugles pour ne pas comprendre que la destruction d’une myriade d’individus n’est qu’un avantage positif proportionnel pour la masse ?

3 avril. — Rien de plus amusant que de monter l’échelle de corde qui conduit au sommet du ballon, et de contempler de là le monde environnant. Du char au-dessous vous savez que la vue n’est pas si étendue — on ne peut guère regarder verticalement. Mais de cette place (où je vous