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périodiques anglais, c’est là un point qu’il nous est bien difficile de résoudre, et dont nous ne voyons pas de plus raisonnable explication que dans la persistance de l’esprit de patrie. Que des Magazines puissent vivre dans ces conditions, et non seulement vivre, mais prospérer, et non seulement prospérer, mais encore arriver à débourser de l’argent pour payer des articles originaux, ce sont là des faits qui ne peuvent s’expliquer que par la supposition fantastique, mais précieuse, qu’il reste encore quelque part dans les cendres une étincelle qui n’est pas tout à fait éteinte du feu de l’amour pour les lettres et les hommes de lettres qui animait autrefois l’esprit américain.

Il serait indécent (c’est peut-être là leur idée) de laisser nos pauvres diables d’auteurs mourir de faim, pendant que nous nous engraissons, littérairement parlant, des excellentes choses que, sans rougir, nous prenons dans la poche de toute l’Europe ; il ne serait pas tout à fait comme il faut de laisser se commettre une pareille atrocité ; voilà pourquoi nous avons des Magazines, et un certain public qui s’a-