Page:Poe - Derniers Contes.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.

légèrement sur sa tête un chapeau démesurément haut, — à la partie postérieure de ses culottes semblait trembloter quelque appendice, — et les vibrations de la queue de son habit étaient un fait palpable. Qu’on juge quels sentiments de satisfaction dut éprouver notre héros, en se trouvant ainsi, tout d’un coup, en relation avec un personnage, pour lequel il avait de tout temps observé le plus inqualifiable respect. Mais il y avait chez lui trop d’esprit diplomatique, pour qu’il lui échappât de trahir le moindre soupçon sur la situation réelle. Il n’entrait pas dans son rôle de paraître avoir la moindre conscience du haut honneur dont il jouissait d’une façon si inattendue ; il s’agissait, en engageant son hôte dans une conversation, d’en tirer sur l’Éthique quelques idées importantes, qui pourraient entrer dans sa publication projetée, et éclairer l’humanité, en l’immortalisant lui-même — idées, devrais-je ajouter, que le grand âge de son visiteur, et sa profonde science bien connue en morale le rendaient mieux que personne capable de lui donner.

Entraîné par ces vues profondes, notre