tôt un vrai Paradis de perfection. » Je pourrais, dis-je, si je voulais, m’étendre sur tous ces points ; mais je m’en abstiens ; il faut laisser les détails purement personnels aux faiseurs de romans historiques ; ils sont au dessous de la dignité morale de l’historien sérieux.
J’ai dit qu’« entrer dans le Café du cul-de-sac Le Fèbvre c’était entrer dans le sanctuaire d’un homme de génie ; » — mais il n’y avait qu’un homme de génie qui pût justement apprécier les mérites du sanctuaire. Une enseigne, formée d’un vaste in-folio, se balançait au dessus de l’entrée. D’un côté du volume était peinte une bouteille et sur l’autre un pâté. Sur le dos on lisait en gros caractères : Œuvres de Bon-Bon. Ainsi était délicatement symbolisée la double occupation du propriétaire.
Une fois le pied sur le seuil, tout l’intérieur de la maison s’offrait à la vue. Une chambre longue, basse de plafond, et de construction antique, composait à elle seule tout le café. Dans un coin de l’appartement était le lit du métaphysicien. Un déploiement de rideaux, et un baldaquin à la Grecque lui donnaient un air à la fois clas-