strictement parler, un Aristotélicien — et il n’était pas homme, comme le moderne Leibnitz, à perdre les heures précieuses qui pouvaient être employées à l’invention d’une fricassée, et par une facile transition, à l’analyse d’une sensation, en tentatives frivoles pour réconcilier l’éternelle dissension de l’eau et de l’huile dans les discussions morales. Pas du tout. Bon-Bon était ionique — Bon-Bon était également italique. Il raisonnait à priori, il raisonnait aussi à posteriori. Ses idées étaient innées — ou autre chose. Il avait foi en George de Trébizonde — il avait foi aussi en Bessarion. Bon-Bon était avant tout un Bon-Boniste.
J’ai parlé des capacités de notre philosophe, en tant que restaurateur. Je ne voudrais cependant pas qu’un de mes amis allât s’imaginer, qu’en remplissant de ce côté ses devoirs héréditaires, notre héros n’estimait pas à leur valeur leur dignité et leur importance. Bien loin de là. Il serait impossible de dire de laquelle de ces deux professions il était le plus fier. Dans son opinion, les facultés de l’intellect avaient une liaison très étroite avec les capacités de l’estomac. Je ne suis pas éloigné de croire