à l’air et à la lumière, des réceptacles appropriés pour la nourriture et l’eau, à la portée immédiate du cercueil destiné à me recevoir. Ce cercueil était chaudement et moelleusement matelassé, et pourvu d’un couvercle arrangé sur le modèle de la porte, c’est-à-dire muni de ressorts qui permissent au plus faible mouvement du corps de le mettre en liberté. De plus j’avais fait suspendre à la voûte du caveau une grosse cloche, dont la corde devait passer par un trou dans le cercueil, et être attachée à l’une de mes mains. Mais, hélas ! que peut la vigilance contre notre destinée ! Toutes ces sécurités si bien combinées devaient être impuissantes à sauver des dernières agonies un malheureux condamné à être enterré vivant !
Il arriva un moment — comme cela était déjà arrivé — où, sortant d’une inconscience totale, je ne recouvrai qu’un faible et vague sentiment de mon existence. Lentement — à pas de tortue — revenait la faible et grise lueur du jour de l’intelligence. Un malaise engourdissant. La sensation apathique d’une douleur sourde. L’absence d’inquiétude, d’espérance et d’effort.