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de réparations semblaient même avoir rendue inhabitable. L’aspect de l’édifice me causa une terreur si réelle que j’arrêtai un instant mon cheval, presque décidé à revenir sur mes pas. Bientôt, cependant, j’eus honte de ce mouvement de faiblesse.

Nous approchions de la grille, lorsque je la vis s’entr’ouvrir et j’aperçus le visage d’un homme qui nous observait. L’instant d’après, il vint vers nous, accosta mon compagnon par son nom, échangea avec lui une cordiale poignée de main et l’invita à mettre pied à terre. C’était M. Maillard en personne ; gentleman de la vieille école, de bonne mine et de forte encolure, aux manières polies, dont le maintien imposait par un certain air de gravité, de dignité et d’autorité.

La présentation faite, mon ami expliqua que je désirais visiter l’établissement, et dès que M. Maillard eut assuré qu’on satisferait ma curiosité le mieux possible, le cavalier me dit adieu et je ne le revis plus.

Quand il eut disparu, l’administrateur me conduisit dans un salon de petite dimension, mais où régnait le plus grand ordre, et où l’on voyait, entre autres preuves des goûts distingués de mon hôte, une quantité de livres, de dessins, des pots de fleurs et des instruments de musique. Un bon feu