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tout bonnement que ces menaces avaient été suivies d’exécution et que Shuttleworthy avait en effet déshérité le jeune homme ; mais la remarque de Charly leur avait donné à penser qu’après tout, ces menaces pouvaient bien n’avoir été que des paroles en l’air. Puis vint, naturellement, l’importante question cui bono ? — question qui tendait encore plus que la présence du gilet dans l’étang à convaincre Pennyfeather d’un crime horrible.

Qu’on me permette ici une petite digression. Je désire faire remarquer, en passant, que la locution latine si simple et si laconique dont je me suis servi, cui bono ? a toujours été mal comprise et mal traduite. Dans les romans fashionables et ailleurs, par exemple, dans ceux de madame Gore (charmante dame qui sait toutes les langues, depuis le chaldéen jusqu’au chicksaw, bien qu’elle se fasse aider par M. Beckford dans ses travaux littéraires[1]), — dans les romans fashionables, dis-je, depuis ceux de l’illustre Bulwer jusqu’à ceux de MM. Deux-sous-la-ligne, Ainsworth

  1. Les lecteurs des amusants romans de madame Gore ont parfois été surpris des connaissances polyglottes de cette dame ; on sait aujourd’hui que Beckford, l’excentrique auteur de Vathek, a fourni les citations grecques, latines et autres dont sont émaillés au moins un des ouvrages en question.
    (Note du traducteur.)