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sons provenaient des efforts que faisait Wyatt pour ouvrir la caisse oblongue à l’aide d’un maillet ou d’un ciseau qui paraissait avoir été enveloppé de laine ou de coton afin d’amortir le bruit. Il me sembla reconnaître le moment précis où il dégageait le couvercle, l’enlevait et le déposait sur le cadre inférieur de sa cabine ; je devinai cela au léger bruit que faisait le couvercle en frappant contre les parois du lit où Wyatt cherchait à le poser le plus doucement possible, le plancher n’offrant pas une surface suffisante.

Ensuite le silence se rétablit et je n’entendis plus rien, si ce n’est pourtant quelque chose comme des sanglots ou des soupirs étouffés, — un murmure tellement vague que c’est à peine s’il arrivait jusqu’à moi. Peut-être même ces derniers sons n’existaient-ils que dans mon imagination.

J’ai dit que cela paraissait ressembler à des sanglots ou à des soupirs ; mais il est clair que ce ne pouvait être ni l’un ni l’autre de ces bruits. Je crois plutôt que les oreilles me tintaient. Wyatt, selon sa coutume, lâchait sans doute la bride à ses dadas et se livrait à un de ses accès d’enthousiasme artistique. Il avait ouvert sa caisse oblongue afin de se repaître les yeux de la vue de son trésor.

Il n’y avait certes rien là qui dût le faire sangloter. Ce n’était probablement, je le répète, qu’un