Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/312

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fasse tressaillir à l’idée que les morts ont gémi au dedans.



LÉNORE


I

Hélas ! le voilà brisé, le vase d’or. L’esprit d’un ange s’est envolé pour ne plus revenir ! que le glas retentisse ! une âme bienheureuse flotte sur le fleuve stygien. Et toi, Guy de Vere, n’as-tu pas une larme ? Pleure maintenant, ou jamais ! Vois, dans ce morne et rigide cercueil gît ton amour, ta Lénore ! Allons, qu’on psalmodie le service suprême, qu’on chante l’hymne funéraire ! — Une antienne pour la plus noble morte qui soit jamais morte aussi jeune. — Un chant d’église pour celle qui est morte deux fois, puisqu’elle est morte si jeune !


II

« Misérables ! vous n’aimiez d’elle que ses richesses ; vous la détestiez à cause de son orgueil,