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XI

À cette réponse si opportune qui venait rompre le silence, je me sentis tressaillir de nouveau. « Sans doute, me dis-je, sans doute il me débite la somme de son savoir ; c’est l’élève de quelque maître infortuné que le malheur impitoyable a poursuivi sans relâche, jusqu’à ce que ses chansons n’eussent plus qu’un seul refrain, — jusqu’à ce que le glas de ses espérances ne sonnât plus qu’un sinistre refrain :

« Jamais ! Jamais plus ! »


XII

Comme le corbeau amusait ma peine et m’arrachait un sourire, je roulai soudain mon fauteuil en face de l’oiseau, du buste et de la porte. M’enfonçant dans le velours, je me mis à enchaîner une pensée à l’autre, me demandant ce que cet oiseau des temps bibliques, cet oiseau de présage, ce corbeau sombre, disgracieux, maigre et de mauvais augure, voulait dire en croassant ainsi :

« Jamais ! Jamais plus !