par l’auteur de l’Huile de Bob, et je l’expédiai sous enveloppe à la Buse savante. Mais ce journal ayant déclaré que mon travail était « un ramassis d’absurdités, » je rebaptisai ma nouvelle : Lari-fla-fla, par Thingum Bob, auteur de l’ode sur l’Huile de Bob et directeur de la Tortue rageuse. Cette correction faite, je remis mon écrit sous enveloppe et le renvoyai à la Buse Savante ; en attendant la réponse, je publiai chaque jour dans mon journal six colonnes de ce qu’on pourrait appeler une étude philosophique et analytique sur le mérite littéraire de la Buse savante, aussi bien que sur le talent personnel du directeur de ladite revue. Au bout d’une semaine, la Buse Savante découvrit qu’elle avait, par suite d’une erreur étrange, « confondu un stupide article intitulé Tradéri-déri-déra, composé par un niais inconnu, avec une perle portant un titre assez analogue, œuvre de Thingum Bob, esquire, le célèbre auteur de l’Huile de Bob. » Le rédacteur regrettait une méprise fort naturelle et promettait, en outre, d’insérer dans sa prochaine livraison l’œuvre authentique du jeune et déjà renommé poëte.
Le fait est que je pensai, — je pensai en toute sincérité, — je le pensai alors et n’ai aucun motif pour penser autrement aujourd’hui — que la Buse Savante s’était vraiment trompée. Je n’ai connu