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ville[1] ; nous les prions, au nom du ciel, de ne pas confondre les deux écrits. L’auteur du vrai poëme est, nous dit-on, Thingum Bob, esquire, un gentleman de génie et un savant. Snob est un nom de guerre.

J’eus de la peine à contenir mon indignation tandis que je parcourais les dernières lignes de cette diatribe. Il était évident pour moi que le langage ambigu du Faucheux, — pour ne pas dire la douceur, l’indulgence dont il faisait preuve en parlant de ce porc, le directeur du Taon, — il était évident pour moi, dis-je, que cette douceur de langage provenait de sa partialité pour le Taon, que le Faucheux cherchait clairement à prôner à mes dépens. Le premier venu, — ce premier venu fût-il un borgne ayant à peine conservé l’usage de son bon œil, — ne pouvait manquer de voir que, si le Faucheux avait été de bonne foi, il se fût servi d’expressions moins vagues, plus injurieuses et beaucoup plus justes. Les mots « gazetier à deux sous la ligne, » « mendiant, » « gâte-sauce » et « coupe-jarret » sont des épithètes si faibles et si équivoques qu’elles signifient moins

  1. Les lecteurs qui connaissent les habitudes de la petite presse américaine n’accuseront pas notre auteur d’avoir placé sous la plume de ses personnages des aménités par trop exagérées.
    (Note du traducteur.)