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Monsieur,

Par notre ami commun, Monsieur P., j’ai reçu votre billet de ce matin. Après due réflexion, je reconnais franchement l’opportunité de l’explication que vous suggérez. Ceci étant admis j’éprouve cependant beaucoup de difficulté, considérant la nature particulièrement raffinée de notre différend et de l’affront personnel commis par moi sur votre personne, à exprimer ce que j’ai à dire comme excuse, et à adapter mon langage à toutes les exigences minutieuses et les nuances de notre litige. J’ai cependant grande confiance en cette extrême délicatesse et en ce discernement touchant l’étiquette, pour lesquels vous avez été distingué si longtemps et si éminemment. C’est avec la certitude parfaite d’être compris, que je vous demande la permission, au lieu de vous offrir l’expression de mes sentiments, de vous adresser aux opinions du sieur Hédelin, telles qu’elles sont énoncées, dans le premier paragraphe du chapitre Injuriæ per applicationem, per constructionem et per se dans son Duelli lex Scripta et non, aliterque.

La perfection de votre science sur le sujet traité dans cet écrit suffira, j’en suis certain, à vous convaincre qu’en vous renvoyant à ce passage je satisfais pleinement à votre demande d’explications.

Avec les sentiments du plus profond respect, je suis, Monsieur, votre très obéissant serviteur.

Von Yung.
À Monsieur Hans Hermann.
18 Août, 18…