sur cette question très simple, mais beaucoup débattue :
Ce que l’on nomme communément génie, est un état maladif provenant de la prédominance de l’une des facultés sur les autres. Les œuvres de génies pareils ne sont jamais parfaites et trahissent l’atrophie partielle du cerveau.
La proportion des facultés mentales, quand leur puissance n’est pas extrême, donne ce que nous appelons le talent ; celui-ci est plus grand ou moindre, selon que les capacités mentales sont plus ou moins considérables, et selon que la proportion entre elles est plus ou moins parfaite.
Cette proportion des facultés, accompagnée de capacités extrêmes, est le vrai génie, qui, à cause de l’harmonie et de la simplicité de ses œuvres, est rarement reconnu comme tel ; ce génie est plus grand ou moindre, premièrement, selon que sa capacité intellectuelle est plus ou moins vaste, et secondement, selon que la proportion entre les facultés est plus ou moins parfaite.
On m’objectera que la plus grande mesure de puissance intellectuelle ne répond à notre conception du génie, que si nous y ajoutons la sensibilité, la passion, l’énergie. Je réponds que l’équilibre entre capacités extrêmes produit cet amour du beau et cette horreur du laid que nous nommons sensibilité, ainsi que l’intense vitalité, cause de l’énergie et de la passion.