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n’ont pas été saisis tous à la fois de la manie euripidienne, dans laquelle ils couraient par les rues déclamant les tragédies du poëte ? Et puis voici maintenant le paroxysme d’agitation, la clameur, que l’on fait autour de Pusey. Si l’Angleterre et l’Amérique ne sont pas folles en ce moment même, je consens à ne pas savoir que deux et deux font quatre.


LXXXIX


On ne va nullement trop loin quand on affirme que le mouvement en faveur de la tempérance est le plus important du monde. Cependant son vrai caractère n’a pas encore été reconnu ; nous voulons dire celui-ci ; que cette réforme morale tend à augmenter le bonheur de l’homme (dernier objet de toute réforme) non en multipliant ses plaisirs extérieurs, procédé équivoque et difficile, mais plus simplement et plus efficacement, en augmentant sa capacité de jouir. L’homme tempérant porte en lui, en toute circonstance, la vraie, la seule condition du bonheur.