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LXXI


Car toutes les règles du rhéteur
Ne font que lui enseigner le nom de ses outils

Ces vers, souvent cités, démontrent qu’une erreur, même en poésie, fait plus de chemin et dure plus longtemps qu’une erreur en prose. Un homme qui se détournerait et se moquerait d’une sottise dite nûment, se prend à lui trouver plus de valeur quand elle lui est décochée dans l’entendement aiguisée en épigramme.

Les règles du rhéteur, si ce sont vraiment des règles, enseignent non seulement les noms des outils à penser, mais la manière de s’en servir, leurs applications, ce à quoi ils sont aptes, ce qu’ils ne peuvent faire. Ainsi la connaissance des outils (qui est nécessaire pour ceux qui les manient constamment) forcera à scruter et à sonder la matière où on les appliquera, suggérant des idées, produisant ainsi de nouvelle matière pour de nouveaux outils.