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tenait mon âme. Je ressentis donc sa maladie, comme un mal amer. Il déclinait de jour en jour, et je ne savais comment le soulager.

16 Avril. Aujourd’hui, nous avons eu une pluie froide avec un gros vent du Nord, qui nous a obligés à rester à l’ancre jusque tard dans l’après-midi. À quatre heures, nous avons repris notre route et nous avions fait cinq milles à la nuit. Thornton est beaucoup plus mal.

17 et 18 Avril. Pendant ces deux jours, nous avons eu une suite de mauvais temps avec le même vent frais du Nord. Nous observâmes des paquets de glace sur le fleuve, qui était boueux et gonflé. Le temps se passait désagréablement et nous n’avancions pas. Thornton semblait à la mort. Je décidai maintenant de camper au premier bon endroit et d’y rester jusqu’à ce que sa maladie se terminât d’une façon ou de l’autre. Nous remontâmes donc une large rivière qui venait du Sud, et nous nous établîmes à terre.

25 Avril. Nous restâmes près de cet affluent jusqu’à ce matin, quand, à notre grande joie, Thornton fut suffisamment rétabli pour reprendre le voyage. Le temps était beau et nous avançâmes gaîment à travers un pays magnifique, sans rencontrer un seul Indien et sans passer par aucune aventure, jusqu’à la fin du mois. Alors nous atteignîmes le pays des Mandans, ou plutôt des Minnétaris, des Mandans et des Ahnahaways ; car ces trois tribus vivent les unes près des autres, occupant cinq villages. Les Mandans nous reçurent amicalement. Nous restâmes près d’eux trois jours, pendant