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à la place de l’o. D’abord personne ne va s’amuser à lire les bêtises du patron.

— Très-bien, dit Bob, on y va.

Et il partit vers sa casse en marmottant : — Ça va bien. — Quel diable d’entrefilet, — bien drôle pour un homme qui n’a pas bu. — Je m’en vais leur tirer l’œil à tous nos lecteurs, et que le diable les prenne. — Voilà l’homme pour faire ça.

Le fait est que Bob, quoiqu’il n’eût que quinze ans, n’était propre à rien que sous certains rapports.

L’embarras auquel nous venons d’assister n’est nullement rare dans les imprimeries. Et quand il se produit un contre-temps pareil, on a coutume, je ne sais pourquoi, de remplacer la lettre qui manque par un x. La vraie raison peut-être, c’est que l’x surabonde dans la casse, ou plutôt qu’il y surabondait autrefois, assez longtemps pour accoutumer les compositeurs à cette substitution. Quant à Bob, il eût cru faire acte d’hérésie s’il n’avait pas employé l’x dans tout cas de ce genre.

— Il faudra que je passe, ce diable d’entrefilet aux x, dit-il en lui-même, comme il le lisait émerveillé ; mais c’est certainement l’entrefilet le plus plein d’o que j’ai jamais vu.

Il le passa donc aux x sans miséricorde, et tel il alla à la presse.

Le lendemain matin, la population d’Onopolis tomba de son haut, en lisant en tête de la Théière des familles les lignes suivantes :

« Quxi dxnc, Jxhn, quxi dxnc ? Xubliez-vxus qu’xn