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L’article sur Von Kempelen publié dans le Home journal et reproduit, depuis, un peu partout, me paraît s’écarter en plusieurs endroits de l’original allemand dont il est la traduction, original qui a paru dans la Schnellpost de Presbourg. Le mot Viele a été évidemment mal interprété, comme cela arrive souvent, et, ce que l’on rend par chagrins, est probablement le mot Leiden qui doit être traduit « souffrances. » Cette dernière correction donne une toute autre tournure à l’article entier. Naturellement je ne fais là que des conjectures.

Quoi qu’il en soit, Von Kempelen n’est nullement un misanthrope. Du moins, il n’en a pas l’air quoiqu’il puisse l’être au fond. Mes relations avec lui furent entièrement fortuites et j’ai à peine le droit d’avancer que je le connais. Mais par le temps qui court, le fait d’avoir conversé et demeuré avec un homme qui jouit ou va jouir d’une notoriété prodigieuse, n’est pas une mince affaire.

Le Literary World, induit en erreur peut-être par le Home journal, nous présente Von Kempelen comme natif de Presbourg. Or je suis heureux de pouvoir déclarer positivement — puisque je le tiens de la bouche même de notre grand homme, — qu’il est né à Utica, dans l’état de New-York. Son père et sa mère, il est vrai, étaient originaires de Presbourg. Sa famille est apparentée, en quelque degré, au fameux Mœlzel, d’automatique mémoire[1]. De sa personne, Von Kempelen

  1. Si nous ne nous trompons, l’inventeur de l’automate joueur d’échecs s’appelait Kempelen, Von Kempelen, ou quelque chose d’approchant.
    (Note de l’éditeur américain.)