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dans le courant de la vie, il parcourt le monde avec le bâton de voyage et rentre étranger au foyer paternel, et il voit devant lui la jeune fille charmante dans l’éclat de sa fraîcheur, avec son regard pudique, son visage timide, pareille à une image du ciel. Alors un vague désir, un désir sans nom, saisit l’âme du jeune homme ; il erre dans la solitude, fuyant les réunions tumultueuses de ses frères et pleurant à l’écart. Il suit, en rougissant, les traces de celle qui lui est apparue, heureux de son sourire, cherchant pour la parer les plus belles fleurs du vallon. Oh ! tendre désir, heureux espoir, jour doré du premier amour ! les yeux alors voient le ciel ouvert, le cœur nage dans la félicité. Oh ! que ne fleurit-il à tout jamais, l’heureux temps du jeune amour !

Comme les tubes brunissent déjà ! J’y plonge cette baguette : si nous la voyons se vitrifier, il sera temps de couler le métal. Maintenant, compagnons, alerte ! Examinez le mélange et voyez si, pour former un alliage parfait, le métal doux est uni au métal fort.

Car de l’alliance de la douceur avec la force, de la sévérité avec la tendresse, résulte la bonne harmonie. C’est pourquoi ceux qui s’unissent à tout jamais, doivent s’assurer que le cœur répond au cœur. Courte est l’illusion, long est le repentir. La couronne virginale se marie avec grâce aux cheveux