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il y trouva un charme particulier. C’était, dans un cadre restreint, la vibration musicale de l’ode et la péripétie du drame, c’est-à-dire, l’accord des deux harpes poétiques qui retentissaient le plus profondément dans l’âme de Schiller. Aussi le vit-on composer, dans l’espace de quelques années, toute une série de ballades qui doivent être comptées au nombre de ses œuvres les plus belles et les plus populaires.

Schiller empruntait le sujet de ces ballades à diverses contrées et à diverses traditions. Une fois son choix fixé, il s’appliquait à représenter sous le point de vue le plus saisissant, sous la forme la plus plastique, les lieux, l’époque où il se transportait par la pensée, et les personnages qu’il mettait en scène. C’est ainsi qu’il parvint à faire de ces différentes compositions, dont le motif était pris, tantôt en Grèce, tantôt en Allemagne, autant d’images achevées qui joignent aux gracieux détails d’un tableau de genre la vérité sévère d’un tableau historique.

La ballade qui a pour titre le Plongeur a été empruntée à la tradition d’un pêcheur italien renommé pour son courage et sa dextérité, et qu’on appelait Pescecola. Un jour, le roi Frédéric Ier de Sicile le décida à sonder les abîmes de Charybde