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gagé à diverses reprises, de se détourner de ses études d’histoire et de ses études dramatiques, pour composer des chants lyriques. »

Les sincères sympathies qu’il excitait par ses chants, les nobles et sincères suffrages qui lui arrivaient de toute part auraient dû dissiper tous ses doutes et lui donner une juste satisfaction, mais le bon et tendre Schiller avait un sentiment de modestie qui souvent lui dérobait à lui-même les forces de son intelligence et l’éclat de son génie.

L’Almanach des Muses, que Schiller publia en 1797, excita en Allemagne une vive rumeur, par les petites épigrammes qui y parurent sous le titre de Xénies, et qui étaient autant de flèches aiguës dont maint écrivain renommé, main philosophe très confiant en sa sagesse, se sentirent vivement ulcérés. L’Almanach de 1798 ne renfermait aucun de ces dangereux aiguillons, il obtint cependant un très grand succès. Il s’en vendit en peu de temps plus de 2,000 exemplaires, et il fallut en faire une seconde édition. Goethe avait enrichi ce recueil de plusieurs de ses légers lieds, et Schiller de quelques-unes de ses premières ballades. Il avait eu lui-même l’idée de s’essayer dans ce nouveau genre de poésie, et