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Sémélé.

Ô Béroé, il m’est apparu comme un beau jeune homme, plus beau que les rayons de l’aurore, plus charmant que Vesper, quand il se plonge, inondé de parfums, dans les airs épurés. Sa démarche est grave et majestueuse comme celle d’Hypérion, quand le carquois, l’arc et les flèches résonnent sur son épaule. Ses vêtements lumineux sont comme les vagues de la mer soulevée par la brise de mai ; sa voix a la mélodie d’une source de cristal, elle résonne plus doucement que les cordes d’Orphée.

Junon.

Ah ! ma fille ! l’enthousiasme emporte ton cœur jusque sur les cimes de l’Hélicon. Qu’il doit être beau de le voir ! qu’il doit être admirable de l’entendre, si son souvenir seul produit un tel enthousiasme ! Mais quoi ! tu me tais ce qu’il y a de plus merveilleux, tu ne me parles pas de la plus belle parure de Jupiter, de ces foudres qui retentissent à travers les nuages déchirés. Prométhée et Deucalion peuvent avoir aussi inspiré l’amour, Jupiter seul lance le tonnerre. C’est le tonnerre qu’il jette à tes pieds qui fait de toi la première femme du monde.

Sémélé.

Comment ! que dis-tu ? il n’est pas question de tonnerre.

Junon, (souriant).

La plaisanterie te sied.