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dre ; l’Olympe tremble effrayé ; le maître souverain secoue la tête d’un air menaçant, mais il abandonne son trône aux Dieux, descend parmi les fils de la terre, soupire, comme un pâtre d’Arcadie, sous le feuillage, laisse son tonnerre immobile à ses pieds, et le destructeur des Géants s’endort sous les baisers de Léda.

À travers les larges espaces du ciel, Phébus conduit, avec des rênes d’or, les chevaux du soleil ; de ses traits il renverse des peuplades entières : mais il abandonne ses traits, ses chevaux brillants, et les oublie avec bonheur dans les charmes de l’amour et de l’harmonie.

Devant l’épouse de Jupiter s’inclinent les astres ; devant son char pompeux brillent les paons superbes, et ses cheveux parfumés d’ambroisie portent la couronne suprême.

Belle Déesse, l’Amour aussi va s’approcher de ta majesté, et la reine des Dieux est forcée de descendre de ces sphères élevées pour demander la ceinture des Grâces à celle qui enchaîne les cœurs.


C’est par l’amour que les Dieux sont heureux ; c’est par l’amour que les hommes ressemblent aux Dieux : l’amour rend le ciel plus beau et fait de la terre un séjour céleste.

L’amour éclaire l’empire des ténèbres ; l’enfer est