LE CHASSEUR DES ALPES.
« Ne veux-tu pas garder les agneaux ? Les agneaux sont si paisibles et si doux ! ils se nourrissent des fleurs de gazon et jouent au bord du ruisseau. ― Ma mère ! ma mère ! laisse-moi m’en aller chasser sur les cimes de la montagne.
― Ne veux-tu pas appeler les troupeaux par les sons joyeux de la corne rustique ? Écoute comme le son des cloches se mêle harmonieusement aux chants de la forêt ! ― Ma mère ! ma mère ! laisse-moi m’en aller sur les montagnes sauvages.
― Veux-tu prendre soin des fleurs qu’il est si beau de voir éclore ? Là-bas, tu n’auras nul frais jardin : sur les montagnes, tout est d’un aspect sinistre.
― Ma mère ! ma mère ! ne parle pas des fleurs ! laisse-moi m’en aller. »
Et le jeune homme part pour la chasse : emporté par son aveugle ardeur, il monte, il monte sans cesse, jusqu’aux cimes effrayantes de la montagne.