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traces ; il nous donne les baisers, la vigne, et ami fidèle jusqu’à la mort ; le vermisseau même connaît la volupté, et le chérubin est devant Dieu.


CHŒUR.

Prosternez-vous, millions d’êtres ! monde, pressens-tu ton Créateur ? Cherche-le par-dessus les étoiles, c’est au-dessus des étoiles qu’il doit habiter !

Le plaisir est le mobile puissant de l’éternelle nature. Le plaisir fait tourner les rouages de la grande horloge du monde ; il fait sortir les fleurs de leur germe, il fait briller le soleil au firmament, et met en mouvement dans l’espace les sphères que l’œil de l’astronome ne connaît pas.


CHŒUR.

Joyeux comme le soleil qui poursuit son cours à travers les splendides rayons du ciel ; joyeux comme un héros qui court à la victoire, suivez, ô frères ! suivez votre carrière.

Du miroir étincelant de la vérité, le plaisir sourit à celui qui le cherche. Il soutient le malheureux sur le sentier escarpé de la vertu. On voit flotter sa bannière sur les hauteurs rayonnantes de la foi ; à travers l’ouverture des sépulcres brisés on le voit apparaître dans le chœur des Anges.


CHŒUR.

Souffrez avec courage, millions d’êtres, souffrez