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fatiguable ; il explore toutes les îles, tous les rivages ; les régions célestes lui restent seules fermées.

Hélas ! tu chercherais en vain sur la carte une terre heureuse, où l’on pourrait voir encore l’éternelle fraîcheur de la liberté et la riante jeunesse de l’homme.

Le monde s’étend à tes yeux dans son espace infini ; les navigateurs le mesurent à peine ; mais dans cette immense étendue, il n’y a pas de place pour dix heureux.

C’est dans le sanctuaire du cœur qu’il faut chercher un refuge contre le tumulte de la vie. La liberté n’existe que dans le royaume des songes, et le beau ne se manifeste que dans l’œuvre des poëtes.