le vin chaleureux, le roi mit une barrière sur les ponts et les chemins, et s’écria : « La dîme est à moi ! »
Longtemps après que le partage était terminé, arriva le poëte ; il venait de loin, hélas ! et il ne restait plus rien, chaque chose avait son maître.
« Malheur à moi ! faut-il que je sois ainsi seul entre tous oublié, moi, ton fils le plus fidèle ! » Il exhalait ainsi sa plainte et il se jeta devant le trône de Jupiter.
« Ne m’accuse pas, répondit le Dieu, si tu t’égares dans l’empire des rêves : où étais-tu lorsqu’on a partagé le monde ? ― J’étais, reprit le poëte, près de toi.
Mes regards contemplaient ta splendeur, mon oreille écoutait l’harmonie céleste. Pardonne à l’esprit qui, dans le charme de ta lumière, oublie les biens terrestres.
― Que faire ? s’écria Jupiter : le monde est donné, les fruits, la chasse, les marchés ne m’appartiennent plus. Veux-tu venir dans mon ciel, auprès de moi ? chaque fois que tu voudras y monter, il te sera ouvert ! »