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Ô mon cœur impatient ! ne t’abandonne pas ainsi au vain jeu de quelques douces images ! Les bras qui tendent à enlacer celle que j’aime restent vides, une ombre illusoire ne peut satisfaire mon cœur. Oh ! amenez-moi ma bien-aimée, laissez-moi sentir sa douce main, entrevoir le bord de son manteau, et des rêves trompeurs j’entrerai dans la vie.

L’heure de la félicité arrive doucement comme si elle descendait des hauteurs du ciel. Ma bien-aimée s’est approchée sans être vue et a réveillé son ami par ses baisers.

LE PARTAGE DE LA TERRE.

« Prenez le monde, dit un jour, du haut de son trône, Jupiter aux hommes, prenez-le : il est à vous, je vous le donne pour en jouir à tout jamais ; sachez seulement en faire un partage fraternel. »

Alors, on vit accourir tous ceux qui pouvaient en prendre une part ; jeunes et vieux arrivèrent à la hâte ; le laboureur s’empara du produit des champs ; le gentilhomme, de la forêt.

Le marchand remplit ses chariots, l’abbé choisit