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Cette affaire lui pèse sur le cœur et lui fatigue le cerveau. ― Ah ! coquins, attendez. Par la barbe de son père, il veut réparer cette défaite ; il prendra sa revanche sur ceux de Stadtler.

La guerre est déclarée. Les cavaliers en grand nombre se rassemblent près de Doffing, et le jeune homme a l’âme joyeuse. Hourrah ! s’écrie-t-il, et l’affaire fut chaude.

La bataille que nous avions perdue devait cette fois nous servir. Le souvenir de cette bataille fait bouillonner notre sang, et nous emporte, comme le vent, au milieu des lances épaisses.

Le fils du comte, avec une colère de lion, balance son arme de héros ; devant lui est le tumulte, derrière lui les pleurs et les gémissements, autour de lui le tombeau.

Mais, malheur ! un coup de sabre lui tombe sur la tête. Auprès de lui les guerriers accourent en tout hâte ; c’est en vain, c’est en vain, son corps se roidit, son regard s’éteint.

La douleur arrête le cours de la victoire ; amis et ennemis pleurent à la fois. Mais le comte dit aux chevaliers : Mon fils n’est pas plus qu’un autre : marchez à l’ennemi.

Les lances étincellent, la vengeance excite le courage. La terre est jonchée de cadavres. Les gens